Voici un nouvel article dans la catégorie Education Financière. L’année dernière j’ai partagé avec vous un article sur la nécessité de vous constituer un fond de sécurité. Je voudrais revenir sur ce sujet qui me semble particulièrement important pour anticiper les éventuels coups dur dont on n’est jamais à l’abri. Voici un extrait du livre de Marc Fiorentino intitulé « Votre argent: gérez mieux, gagnez plus ».
« Les livrets réglementés, les livrets bancaires, les comptes à terme et les SICAV monétaires sont des placements incontournables. Mais à consommer avec modération!
Commençons par le commencement. Par le plus basique. L’épargne de sécurité, l’épargne de précaution, une épargne nécessaire, incontournable. Une épargne qui permet de se prémunir contre les aléas à court terme, particulièrement dans un monde qui change, mais une épargne sous pression du fait de la baisse des taux d’intérêts. Et une épargne que des changements fiscaux ont, en partie, épargnée.
C’est votre trésorerie conjoncturelle. Cette poche d’épargne doit permettre de faire face aux besoins de trésorerie de court terme. Les besoins prévisibles (les impôts par exemple, tant que le prélèvement à la source ne sera pas en place), comme les impondérables (remplacement d’un appareil électroménager, panne de voiture, etc.).
C’est la première pierre de l’édifice patrimonial qui permet ensuite de vous concentrer sur l’optimisation de vos économies, rechercher la performance. Et s’exposer à de la recherche de performance ailleurs.
Les taux ont baissé. L’ensemble de cette catégorie de placement voit ses rendement se détériorer année après année depuis 30 ans. En 2008, le livret A rémunérait 3,7 % contre 0,75 % aujourd’hui. No comment.
Les épargnants ne savent pas quel montant consacrer à cette catégorie de placement. Combien ? Personne n’a jamais livré de règle en la matière. Le montant constaté est très peu souvent adapté à la réalité du besoin de l’épargnant. Parfois sous-estimé, mais le plus souvent largement surestimé.
Par ailleurs, vous avez beaucoup trop de produits. Le constat est implacable. Entre les effets de la multibancarisation et le nombre de dispositifs d’épargne appartenant à cette catégorie, il n’est pas rare de voir des épargnants équipés de six ou sept placements répondant à ce seul et même objectif de précaution. C’est nuisible à la lecture du patrimoine. Pas de clarté, pas de simplicité, donc pas d’efficacité.
Enfin, le rapport du banquier avec cette gamme de placement ne vous aide pas. On a tous eu cette sensation qu’en proposant une multitude de supports d’épargne de court terme, le banquier traditionnel coche sa liste d’objectifs, sans répondre au réel besoin de l’épargnant. L’effet catalogue. »
Voici quelques recommandations que donne Marc Fiorentino :
« Utilisez 4 facteurs clés: votre âge, votre tempérament (chacun porte sa propre sensibilité quant à la notion de précaution), votre situation financière (capacité d’épargne positive, nulle ou négative), votre budget ou dépense annuelle.
Selon ces quatre critères, les besoins s’échelonneront à un niveau compris entre 1 et 4 trimestres de votre budget de dépenses.
Soyons pratiques:
Plus votre âge est avancé, plus vous devez être en haut de fourchette.
Moins vous êtes allergique aux risques et gérez au plus serré et plus vous faites varier le besoin vers le bas car votre risque d’aléa est plus limité.
Plus votre capacité d’épargne est forte, moins vous avez besoin d’épargne de précaution.
Plus votre budget de dépenses, votre train de vie est élevé, plus vous devez constituer un matelas de sécurité important.
C’est simple. »
« Sauf exception, et en règle générale, un livret A, voire un LDD, suffisent largement à couvrir le montant maximum à réserver à votre épargne de court terme. En effet, l’enveloppe globale allouée aux livret A et LDD peut aller jusqu’à 74 000 € pour un couple et 37 000 € pour une personne célibataire, souvent largement suffisant. Vous gagnez en simplicité, en clarté. »
« Il est parfois difficile de dire non à son banquier. On l’a tous fait: ouvrir un CEL, prendre une ligne de parts sociales de la banque, souscrire un LDD, par peur de dire non. Très concrètement cette démarche n’a aucun sens, d’autant que généralement, il s’agit de montants peu significatifs. Alors apprenez à dire non. »
J’ai ouvert un livret A dans une banque où je n’ai aucun compte courant. Je n’ai pas de carte de retrait et suis donc contraint de me déplacer à la banque pour récupérer cet argent en cas de besoin. Je sécurise ainsi cette épargne des tentations de retirer cet argent. Cet argent est néanmoins disponible et peut-être retiré à tout moment.
J’ai rempli ce livret A jusqu’à son plafond légal qui est de 22 950 €. La rémunération est fixée par l’État et depuis le 1er août 2016 elle est de 0,75 % quelle que soit la date d’ouverture du livret. La rémunération est donc inférieure à l’inflation. Mon argent perd donc de la valeur en vérité, mais on minimise cet effet par rapport au fait de laisser l’argent sur un compte courant non rémunéré.
J’ai choisi de mettre de côté ce montant d’épargne principalement pour faire face à des impayés de loyer alors que mes crédits sont en cours. Cela me protégera d’un an en cas de défaillance du locataire sur mon investissement le plus important.
Enfin il faut savoir que vous ne pouvez ouvrir qu’un seul Livret A par personne physique, majeur en mineur, et que le montant de versement initial minimum est de 10 € (1.5 € à La Banque Postale). Il n’y a aucune obligation de versement, ni aucun frais. Ce placement est illimité dans temps. Fin octobre 2017, 270 milliards d’euros étaient détenus par les Français sur un Livret A.
Et vous ? Avez-vous pensé à vous constituer une épargne de sécurité ? Et si oui quel placement avez-vous choisi ? N’hésitez pas à laisser un commentaire juste en dessous et avançons ensemble vers votre liberté financière !
2 Comments
« Protéger son épargne de l’inflation et de la fiscalité est un objectif déjà tout à fait louable. » Marc Fiorantino
« Il faut consacrer environ 1h par mois à l’étude de ses frais bancaires et de ses placements. C’est rentable ». Marc Fiorantino (citations approximatives selon mes souvenirs)
Par exemple, Boursorama offre 50€ pour toute ouverture d’un livret A jusqu’au 1er janvier (je précise n’avoir ni action chez eux, ni dans leur maison mère Société Générale…). Quelques minutes pour gagner 50€ net d’impôt.
Source notamment :
https://www.cbanque.com/forums/fil/50-euros-offert-pour-ouverture-livret-a-boursorama.35522/
Williams rétablit beaucoup de vérités :
– Pour calculer le montant de l’épargne disponible, on entend souvent dire qu’il faut prendre en compte le niveau des revenus : je n’en vois pas de sens logique. Comme il le rappelle, c’est le niveau de dépenses qui importe.
– Sur un livret A, on perd de l’argent (par l’inflation à 2,2% selon l’INSEE de septembre 2017 à septembre 2018).
Sauf erreur de ma part, les comptes titres ordinaires offrent une aussi bonne liquidité que les livrets.
Bonjour et merci pour ce super blog!
je suis un lecteur passionné depuis nombreuses semaines et j’apprécie énormément la qualité et le contenu.
Merci et a bientôt.
Hugues