Faut-il acheter des parts sociales de votre banque ?

Faut-il acheter des parts sociales de votre banque ?

Liberté financière : faut-il acheter des parts sociales de votre banque ?

Vous avez peut-être choisi une banque mutualiste :  BRED Banque Populaire, Caisse d’Epargne, Crédit Agricole, Crédit Mutuel ou Crédit Coopératif. Si c’est le cas, on vous a peut-être proposé de souscrire à une augmentation de capital, voir même vivement conseillé lors d’une demande de prêt. Alors, que faut-il en penser ? Est-ce un bon placement à réaliser ?

 

Pourquoi les banques proposent-elles à leurs clients de rentrer au capital ?

Depuis une dizaine d’années, les banques mutualistes ont multiplié les campagnes pour élargir leur sociétariat. Pourquoi ? La première raison est commerciale : Il s’avère que les sociétaires d’une banque s’avèrent être des clients plus fidèles et plus inclinés à la recommander. La seconde raison est économique : Les nouvelles émissions de parts sociales ont permis aux banques de renforcer leur fonds propres.

Comme les taux d’intérêts sont bas, lorsqu’une banque vous prête de l’argent (prêt immobilier ou à la consommation) aujourd’hui, elle vous réclame des contreparties : souscription de l’assurance qui va avec le prêt, ouverture d’un compte d’épargne, souscription d’assurances habitation ou risques de la vie, … et achat de parts sociales.

 

Comment souscrire à une augmentation de capital de banque ?

Vous avez peut-être reçu une publicité proposant de souscrire à une augmentation de capital avec votre dernier relevé bancaire.

Le législateur impose à votre banque une communication à « contenu exact, clair et non trompeur. » et a fait inscrire dans le code monétaire et financier la nécessaire compréhension des « risques et inconvénients » pour le souscripteur. Vous pouvez demander une brochure à votre banque.

Votre banque vous a peut-être soumis un questionnaire afin d’évaluer vos connaissances et votre expérience en matière financière. Elle est en effet censée vous proposer des produits dont vous êtes en mesure de comprendre les enjeux.

Si vous êtes intéressez, ne tardez pas trop à réfléchir, car cette possibilité est limitée dans le temps (3 mois en général).

 

Quelles sont les avantages d’acquérir des parts sociales de banque ?

D’un montant unitaire de 1 à 500 €, l’acquisition d’une part sociale vous permet de détenir réellement une partie du capital social de votre banque et de prendre part aux décisions de la banque. Elle n’est pas cotée en bourse, ni sujette à fluctuation de cours (contrairement aux actions ou certificats d’investissements).

La rémunération maximum de ce type de placement a été portée à 3.23 % en 2017. Alors que depuis 1947 cette rémunération était plafonnée au taux de rendement des obligations des sociétés privées (qui ne cesse de baisser), la loi Sapin 2 rentrée en application début 2016 est venue relever ce plafond.

Certaines banques récompensent leurs détenteurs de parts sociales en élevant leur valeur nominale grâce à des incorporations de réserves. Ainsi la BRED a augmenté la valeur de chaque part de 10.10 € à 10.20 € en 2014, puis à 10.26 € en 2015 et à 10.31 € en 2016. Si vous avez mis 1 000 € en 2014, cet avantage vous fera gagner 21 € supplémentaires sur 3 ans.

En souscrivant à une augmentation des parts sociales de votre banque, vous renforcez ses fonds propres, et donc la stabilité de celle-ci (en cas de crise grave).

 

Quels sont les inconvénients de ce type de placement ?

La première chose à savoir est qu’il s’agit d’un placement à moyen terme, qui vous fait immobiliser votre argent. Si vous souhaitez le récupérer, il vous faudra généralement en faire la demande avant le mois qui précède l’assemblée générale (à tout moment) et le remboursement peut intervenir après décision du conseil d’administration, sous réserve d’acheteur en face. Autant dire que ce n’est pas un placement liquide.

La seconde chose à savoir est que la rémunération versée est conditionnée à la décision d’assemblée générale de votre banque, qui pourrait décider de ne verser aucun intérêt.

La troisième chose à savoir est que si vous signez cette année, vous percevrez votre première rémunération non pas l’année suivante, mais celle d’après.

La quatrième chose à savoir est que la rémunération versée peut être limitée temporairement en cas de crise, sur décision du Haut Conseil de la Stabilité Financière.

La cinquième chose à savoir est que les parts sociales étant représentatives du capital social de votre banque il existe un risque de perte du capital détenu, comme pour tout titre de capital. Mais ce risque est plafonné au capital détenu.

 

Votre banque peut-elle vous imposer de souscrire à son augmentation de capital ?

Même si votre conseiller bancaire n’a pas le droit de vous forcer la main pour vous placer ses parts sociales (sinon ce serait de la vente forcée) il peut vous faire comprendre que ce serait un atout pour faire passer votre dossier de financement auprès de sa Direction.

Il faut savoir que rien n’interdit la banque de réserver un taux de crédit préférentiel à ses sociétaires. Par contre, si l’octroi de votre prêt est conditionné à la souscription de parts sociales, alors (selon la jurisprudence) leur coût d’acquisition doit être intégré dans le taux effectif global (TEG).

 

Mon avis sur la pertinence d’acheter des parts sociales de banque ?

A mon sens, il faut considérer la relation avec votre banque comme une relation de partenariat. Elle a besoin de vous et vous avez besoin d’elle pour financer vos projets.

Un an après l’obtention d’un financement auprès de ma banque mutualiste, j’ai résilié l’assurance du crédit (car j’ai pu économiser 8 000 € en allant voir ailleurs), ce qui a un peu vexé ma conseillère. De ce fait j’ai décidé d’investir dans le capital social de cette banque au moment de demander un nouveau financement ; afin de renforcer nos liens. J’ai mis 600 €. C’est une somme

Puis qu’il faut conclure sur le sujet, ce produit financier présente quelques avantages : simple à comprendre et à mettre en œuvre, ticket d’entrée faible, rémunération relativement stable, faible risque de moins-value, rémunération qui peut devenir intéressante dans le temps (à pondérer toutefois avec le taux d’inflation). Bref, les parts sociales ne sont actuellement ni le pire, ni le meilleur des placements, mais elles sont un bon moyen de diversifier votre épargne et surtout d’obtenir plus de votre banque.

C’est votre première visite ? Découvrez les différentes catégories de ce blog dédié à votre liberté financièreinvestissement immobilier locatifbourse et placementscréation d’entrepriseliberté internetadopter le bon mind-setapprendre les lois de l’argent, interviews inspirantes.

 

Et vous ? Avez-vous déjà acheté des parts sociales de votre banque ? Envisagez-vous de le faire ? Partagez-votre expérience dans les commentaires ci-dessous et avançons ensemble vers votre liberté financière !

 

 

 

 

4 Comments

  1. CHRISTOPHE M. dit :

    Je ne suis pas d’accord pour investir dans des parts sociales de sa banque. Je suis même farouchement contre.

    Avoir des parts sociales dans sa banque c’est reconnaître sa fiabilité et donc de lui accorder, pas seulement sa confiance, mais aussi son soutien.

    Depuis bien longtemps, pour ouvrir un compte dans une banque, il faut obligatoirement souscrire à des parts sociales de l’établissement qui vous ouvre ses portes. Un minimum. C’est non négociable. Dans mon cas, c’est 10 parts de 1€ chacune.
    Et alors ?

    Et bien il faut savoir qu’il y a un piège tendu aux souscripteurs, dans l’acquisition forcée de parts sociales, avec le consentement des gouvernements successifs. En effet, les parts sociales vous engagent. Maintenant que nous avons sommes tous sociétaires de notre banque, nous sommes caution sur notre propre patrimoine, en cas de faillite.

    Le texte législatif qui régit le fonctionnement de ces banques date de 1947 et cette loi stipule clairement que les parts sociales ont vocation à supporter les pertes de la coopérative : en cas de faillite de la banque, le propriétaire de parts sociales devra alors “abonder”, c’est à dire trouver de l’argent ailleurs pour combler la perte constatée. Et en fonction des statuts de la banque, le détenteur de parts sociales peut s’être ainsi engagé jusqu’à 20 fois la valeur de son apport (au Crédit Mutuel de Bretagne par exemple) !

    Vous avez 10.000€ de parts sociales au Crédit Mutuel de Bretagne ? En tant que sociétaire, si votre caisse régionale fait faillite, vous êtes caution sur vos biens à hauteur de 200.000€…
    Un dépôt est finalement une contribution charitable à l’avenir de votre banque.

    J’invite tous les lecteurs de la-fin-de-la-race-rate à demander le compte rendu de la réunion annuelle des sociétaires de votre établissement. Déjà, vous risquez de vous heurter à l’ignorance de votre interlocuteur ou interlocutrice. Sinon, de sa mauvaise foi. Personnellement je ne l’ai pas obtenu auprès de mon établissement. J’ai pu le trouver pour l’année précédente, sur internet. Faites-en autant et lisez attentivement… Vous êtes tous engagés.

    Je ne parle même pas du manque total de liquidité… essayez d’en vendre une seule. Ce n’est même pas vous qui décidez. Tant qu’à y être, le capital et non garanti. Il y a pire, dans la plupart des établissements, vous continuez à être engagé, après la vente de vos parts.

    Je regarde un peu les publicités des banques… Par exemple, à la Banque Populaire Méditerranée http://societaire.bpmed.fr/etre-societaire/les-parts-sociales-2/… il faut bien lire :

    « … la liquidité des parts est subordonnée à l’existence d’une demande formulée auprès du Conseil d’Administration. Aucune assurance ne peut être donnée quant à leur liquidité. Le remboursement des parts est lié à l’agrément discrétionnaire du Conseil d’Administration »

    « … les sociétaires restent tenus pendant 5 ans de toutes les obligations existant au moment de leur sortie du capital. »

    « Les parts sociales sont inéligible au mécanisme de protection de garantie des investisseurs ainsi qu’au mécanisme le garantie des déposants. » (Vous pouvez d’ores et déjà vous « asseoir » sur la garantie des 100.000€)

    ‘’Une banque vous prête un parapluie quand il fait beau et elle vous le reprend quand il pleut ‘’
    George Bernard SHAW

    • will dit :

      Bonjour Christophe,

      Quand on souhaite placer son argent, il y a toujours des risques à prendre. En l’occurrence, investir dans sa banque suppose une confiance dans le système bancaire et l’économie de la France et de l’Europe. Depuis la crise de 2008 puis la crise de la Grèce cette confiance est effectivement retombée pour beaucoup de gens. Même si nous ne sommes pas à l’abri d’une crise grave, les probabilités me semblent assez faibles dans les années à venir. Et renforcer les fonds propres de sa banque, c’est également en garantir la stabilité financière !

      En tout cas, personnellement, je recommande ce type de placement plutôt comme une contrepartie à offrir à sa banque, qui est un partenaire important lorsqu’on veut investir dans l’immobilier, créer ou développer une entreprise,… C’est un peu du donnant-donnant. Mais il ne vaut mieux pas, effectivement, y placer trop d’argent !

  2. cion jules dit :

    Bonsoir, je possède des parts sociales avec le minimum (j’ai retiré le reste) je m’interroge sur l intérêt de garder cela, ma conseillère banque populaire me déconseille de liquider le reste, qu’n pensez vous? merci pour vos conseils

    • will dit :

      Bonjour, ce que j’ai voulu dire dans cet article, c’est qu’il n’est pas forcément intéressant d’avoir des parts sociales en tant qu’investissement en tant que tel car la rémunération est plafonnée. C’est par contre un atout / un argument pour obtenir des financements auprès de sa banque ou renégocier un prêt ancien (il faut savoir que les banques notent leurs clients en fonction de critères qui sont propres à chacune d’elle et que la détention de parts doit probablement rentrer dans les critères de notation). L’intérêt est donc plutôt stratégique si on a besoin de sa banque.
      Il est normal que votre conseillère vous déconseille de les vendre car une banque a besoin de fonds propres pour répondre à des ratios prudentiels qui ont été renforcés depuis la crise de 2008 et en plus elle a des objectifs à tenir pour placer de nouvelles parts lors des souscriptions.

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